Où est la réalité? Où est le making-of? Qui est le père? Qui remplace le père? Alain Cavalier et Vincent Lindon jouent à armes égales, chacun la caméra au point. Passage de témoin, passage de mandat, passage de l'insigne suprême de la légion d'honneur. Cavalier en parlant de Lindon : "Cet homme est robuste... c'est homme est avant tout extrèmement sympathique", humain trop humain, il ne joue pas toujours, il le dit lui-même, il s'est pris au jeu. Cavalier porte une caméra bienveillante sur Lindon, amicale mais paternelle donc ascendante. "Je détestais l'autorité de mon père, haut fonctionnaire (...) aujourd'hui je suis devenu mon père". Pater c'est donc une idée de filliation, lorsqu'on on n'a pas vraiment envie de passer la main, mais plutôt de voir germer un peu de soi dans l'épanouissement de l'autre. "Je suis usé". On sent un Cavalier président seul, qui aime à s'entourer, et prend plaisir à saisir l'énergie et l'allant utopique de son premier ministre Lindon dont l'oeil brille de malice. Il détient lui-même la conclusion : "C'est un film, donc c'est la réalité".